Résidence – BADEN – Quelques ruines –

Anna Solomin – Gaspard Dadelsen

Résidence : 30 mai > 5 juin 2022


Jean-Baptiste Lallemand. Paysage au soleil couchant avec des paysans dansant devant des ruines. 18ème.

“Nous ne comprenons guère les ruines que le jour où nous-mêmes le sommes devenus.”

Heinrich Hein

“Tu te souviens, nous étions dans cette ville. Les rues et les vagues souvenirs que je pouvais avoir nous guidaient. Puis nous nous sommes instinctivement arrêté·es devant cette église, nous nous sommes regardé·es l’air de se dire “on entre?”. Nous n’avions jamais fait cela ensemble, ou alors je ne m’en souviens pas. A l’intérieur, au-dessus de l’autel, dans un immense cadre doré, là, devrait se trouver une fresque. Mais il n’y avait rien. Il ne restait que le cadre aux dorures parfaites qui encadre un mur brut, avec à certains endroits des imperfections et des rafistolages d’enduit. Nous avons tourné la tête à gauche et nos yeux sont tombés sur une scène particulière. Une installation surprenante.

La fresque penchée sur le côté, comme en position latérale de sécurité, était éclairée vivement de chaque côté par deux projecteurs de chantier sur pied. L’oeuvre est entre les mains de deux femmes qui exercent sur elle, armées de leurs pinceaux fins, des gestes chirurgicaux. Elles sont de part et d’autre de la fresque, positionnées quasi symétriquement par rapport à une desserte sur laquelle est disposée une partie de leurs outils, peinture et palettes. Au sol, l’ espace est délimité par un rectangle de rubalise suivi d’une moquette blanche. La restauration d’une oeuvre en ruine était en cours et nous regardions cette opération de renaissance, fasciné·es.” A.S à G.D.

Mise en scène Anna Solomin, Gaspard Dadelsen – Composition et création sonore Gaspard Dadelsen – Distribution en cours.